top of page

Nord-Kivu: Les artistes de Goma dans la rue pour revendiquer !

Les routes de la ville de Goma, au Nord-Kivu dans l’Est de la RDC ont été inondées par les artistes locaux réclamant, auprès du Ministère provincial de la culture et arts du Nord-Kivu, la réattribution de son poste. La manifestation a connu un engouement sans précèdent. Lundi 19 octobre 2020, les artistes restent déterminer mais la cause ne fait pas l’unanimité dans la sphère culturelle de la ville touristique.

[masterslider id= »2″]

Ils étaient plus d’une centaine. Slameurs, musiciens, danseurs, cinéastes gomatraciens à manifester leur ras-le-bol. Sur les affiches qu’ils portent, on peut lire sans effort,  Le ministère de la culture et arts aux artistes ‘’, ‘’ Reconnaissez- vous les différentes disciplines de l’art ? ’’ ou encore ‘’ La pharmacie aux pharmaciens ‘’. Tambour battant, ils ont débuté leur périple depuis le rondpoint signers pour pouvoir chutés devant les bureaux du gouvernorat provincial du Nord-Kivu.

Arrivés au lieu de l’épilogue où ils pensaient retrouver le gouverneur, un memo est déposé et lu. Ce memo porte en lui, 3 revendications majeures entre autres : Le détachement du ministère de la culture et art aux autres ministères , demander la réattribution du ministère de culture et arts aux mains des artistes et demander le respect strict de la loi numéro 086/03 du 05 avril 1986 qui porte sur la protection des droits d’auteur dont les artistes sont plus vulnérables. Ils ont ensuite échangé avec le directeur de cabinet du gouverneur, Jean-Paul MAREGHANI, qui les a fait un deadline de 48 heures et les a promis de les rappeler.

«  Nous pensons inconcevables un ministre (ndlr Robert Lufungula) gère plusieurs ministères (celui de la justice et droits humains, celui de l’industrie petites et moyennes entreprises et celui de l’environnement et tourisme) », décrie Depaul Baluku, slameur au sein du collectif Goma Slam Session. ‘’ je crois qu’on ne devrait pas seulement se limiter sur le côté artistique vu que cette activité a eu à toucher aux enjeux politiques. On devrait envisager au moins proposer un assistant ou un commissaire, qu’il soit un artiste, auprès de ce ministère. Le ministère actuel est surchargé ’’, pense de son côté Osée Elektra, aussi Slameur qui a rappelé par la suite que chaque province de la RDC doit compter que 10 ministères. Celle du Nord-Kivu ne doit donc pas fait exception.

‘’ Pour moi je n’ai pas vu une cause noble pour que les artistes marchent… ‘’

S’ils étaient pléthore à adhérer à l’idée, ce n’est pas tout le monde œuvrant dans la sphère culturelle de Goma qui a emboité les pas. Il y en a qui jugent de cette initiative non réfléchie et les autres insinuent les artistes qui ont manifesté d’être manipulés.

‘’ Pour moi je n’ai pas vu une cause noble pour que les artistes marchent. Un ministère est une fonction plus politique qu’artistique et à part cela un artiste ne doit pas forcement être un ministère des cultures et arts, c’est purement politique ‘’, a analysé un humoriste de la place, sous anonymat, sur le micro des arts.cd. ‘’ Et si un artiste devenait ministre, il deviendra politicien et la lutte artistique qu’il faisait n’aura plus de sens. Ce qui est dur pour la société. On notera l’exemple de Ndombasi avec le festival d’humour Toseka de Kinshasa. Apres avoir été élu député national, il a fait tomber le festival. Depuis, on n’attend plus parlé de lui… la noble cause qu’on doit plutôt combattre en tant qu’artiste c’est d’aller à ce ministère lui parler de nos droits en face ‘’, propose-t-il.

« Marcher c’est constitutionnel en RDC mais je vois que cette marche n’a pas un objectif. Apparemment ces artistes-là sont ‘’ achetés ‘’ par une personne qu’on ne connait pas. Pour moi, cette marche n’aboutira à rien. Ils veulent attaquer le ministère et pourtant parmi ces artistes, il y a ceux qui ne sont pas connus au niveau de la division de culture et art… », a lâché un chroniqueur musical de la ville, sous anonymat aussi.

Le ministre provincial Robert Lufungula, juriste de formation, est accusé par les artistes de délaisser le ministère de la culture et arts et se concentre plutôt sur d’autres ministres qui sont à sa charge. Pour ces artistes, qui déplorent en général la situation culturelle au niveau national, ce sont « des personnes qui ne connaissent rien des aspirations et des difficultés des artistes », qui gèrent ce secteur. Les artistes devront donc garder leur mal en patience en attendant la réaction officielle du concerné.

David Kasi

Comentários


bottom of page