Kratos, le magicien des sons !
- AWA MAKAMBU TV
- 11 mars 2019
- 3 min de lecture
Beatmaker et beatboxeur, le jeune Kratos est avant tout un jeune amoureux de la musique urbaine qui porte plusieurs casquettes artistiques. Auteur-compositeur et interprète œuvrant pour diverses structures de la ville de Kinshasa, Mawaza Banzila Héritier, de son vrai nom, a signé des tubes phares pour l’année 2018. Le reporter Arts.cd est allé à la rencontre de ce magicien des sons. Entretien :
Connu sur la scène urbaine congolaise étant beatmaker du studio Kinshasound, Kratos travaille actuellement comme directeur artistique du studio LMB Record qui l’a produit dans son tout dernier du spectacle de beatbox au mois de février à l’occasion du projet 3 Nuits de percussions au Centre Wallonie Bruxelles.
A l’étranger, dès le bas âge, il a été inspiré et bercé par les mélodies de Timberland (producteur américain) et en Afrique, il a été influencé par Mastercraft qui arrivait à mélanger du jazz à l’afrobeat. En RDC, la musique congolaise en général coule dans son sang. Ce jeune originaire du célèbre district de la Tshangu ne s’empêche pas de revisiter certains classiques de la musique rumba, Ndombolo les colorant autrement.
« cette discipline qui m’a ouvert les portes »
De beatbox au Beatmaking, Une révolution !
Beatbox, étant une technique artistique qui consiste à produire divers sons par la bouche, est en voie de disparition dans l’environnement urbain congolais. A côté de Paul Ngoie Leperk qui l’a abandonné avant de s’investir dans les percussions, Héritier Mawaza se présente actuellement comme le seul beatboxeur en service.
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Dans sa carrière, souligne t-il, le beatbox a précédé sa maitrise de la programmation musicale. « C’est cette maîtrise qui m’a permis de comprendre c’est quoi réellement la programmation musicale. Le beatbox reste cette discipline qui m’a ouvert les portes », martèle t-il avant d’ajouter qu’il n’abandonnerait jamais l’une pour l’autre.

Kratos, lors du festival Kin Jazz
Evoquant sa part non négligeable dans la production des sons issus de Programmes digitaux (Beatmaking), Kratos avoue que cette discipline fait souffrir, certes, mais prend des racines de plus en plus dans la ville de Kinshasa ouvrant la porte à une forte demande mais la rémunération dérisoire.
La ville de Kinshasa a ses propres réalités, affirme-t-il. Il y a plusieurs grands talents guitaristes, batteurs, pianistes, claviéristes,… Mais être beatmaker englobe le tout en un seul. « Ici, les beatmakers sont de moins en moins nombreux. Cela est dû au manque de connaissance du métier. Ma motivation est venue en fonction de ce que j’écoutais dans d’autres pays africains. Du coup, je voulais faire partir de cette révolution de la musique urbaine. J’ai commencé par apprendre et on essaye de s’engager à fond pour être à la hauteur.», indique Kratos. Et de souligner qu’il a donné aux Congolais le meilleur son de l’année 2018 « Biloko ya Boye ».
Des riches Collaborations !
Une jeune carrière mais déjà une liste très fournie de collaborations d’artistes congolais et étrangers notamment avec Alesh, Sista Becky, Damso, LM Soldat, Mic Mac, LMB, Marshall Dixon, Marciano, Yekima de Bel Art, Ferre Gola, Daragi family (Sénégal),…
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Déjà le 25 février dernier, « nous avons sorti la chanson collective « Tala yeyo » sur les plateformes de téléchargement. Le clip sera disponible le 08 mars 2019. Le morceau « Mutu » d’Alesh feat Bill Clinton est aussi prêt pour son lancement.
Et aux jeunes qui veulent devenir beatmaker, « force à eux. Celui qui veut réaliser son rêve, qu’il tienne bon et travaille dur. Les gens qui veulent soutenir la musique urbaine, qu’il mette la main et donne la force à ceux-là aussi qui sont déjà à l’œuvre », conclut-il, tout en gardant espoir sur un lendemain meilleur pour un lendemain meilleur pour le secteur culturel.
Taylor Nsuka
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