Koffi Olomide, le nouveau lion herbivore !

Koffi Olomide ph. tiers

Voilà plus de 40 ans que Antoine Agbepa Amumba Olomide règne dans les cœurs des amoureux de l’art d’Orphée.

Auteur-compositeur, réalisateur, musicien, producteur, Koffi Olomide est, sans doute, actuellement le seul qui incarne les ères de gloire de la rumba congolaise après que Tabu Ley, King Kester, Papa Wemba aient rejoint Kalle Jeff, Luambo Makiadi, Pepe Kallé, Madilu Systeme, Wendo Kolosoy dans l’au-delà.

Ce statut qui pèse sur ses épaules cherche, désormais, un nouveau preneur. Puisque le patron du Quartier Latin International porte, déjà, une nouvelle casquette se dessaisissant de celle du Roi du Tchatcho, qui veut dire la rumba en état pur.

Du coup, la RDC et sa rumba pataugent par manque d’un guide. Comme l’a dit un musicien, « le guide abungi nzela (le guide s’est perdu de chemin) ». Et à un proverbe  Ngbandi* d’indiquer, « Si un lion commence à brouter les herbes, ce qu’il n’a plus rien, ni la force ».

Adaptation ou sécheresse ?

Clan Wenge égale « générique ». Clan  Viva La Musica égale « belle mélodie, rumba ». Les observateurs avertis de la chanson congolaise en sont unanimes. Ceci peut provoquer une question celle de savoir Pourquoi Clan Wenge et Clan La Musica ? Parce que, simplement, tous les jeunes leaders musiciens de la RDc qui font la Une viennent de l’un ou l’autre Clan sauf peut-être Innocent Balume.

Alors, le changement inopiné du Papa Fololo en DJ Quadra était les signes avant coureur d’un virement ne tenant pas compte du feu rouge. Mopao Mokonzi, l’auteur de tubes comme  » petit frère Ya yesu »,  » Coucou », V12″, « Choc », « Robot » n’est plus celui qui attirait par ses compositions magistrales. Il est maintenant ailleurs.

« Selfie » et « Danse ya Boss »,… les herbes

« 13ème Apotre » et le single « Nyataquance », les deux derniers albums du Vieux Rambo viennent sceller sa descente aux enfers en termes du contenu. Les tubes retenus par les consommateurs restent « Selfie » et « danse ya ba boss » tous, des morceaux saccadés, intro, ou carrément générique comme on l’appelle en RDC.

Même la chanson en hommage à son père est passée inaperçue dans « Nyataquance ». Le rythme soukous mis en avant par son Quartier Latin, se présentant lui-même comme grand danseur, est une façon de s’adapter à la génération Trace TV ? ou c’est la sécheresse ?

De l’avis des observateurs ; la même personne, la même voix, le même instrumental y compris le même bourdonnement,… c’est devenu du déjà entendu. Du coup, ça n’attire plus. Et le public lui réclame ses anciens succès dans ses… « Koffi chante QuadraKoraman ». Ceci doit renvoyer celui qui est né en juillet 1956 à Kisangani à repenser son contenu actuel s’il veut redevenir le tout puissant.

Un recourt par exemple à l’Orchestre de la Chambre de l’Ina, pour recolorer ses produits, peut ressusciter encore de l’intérêt. Puisque pour le moment, celui que, les kenyans de Sauti Sol appellent le « Baba » de la musique africaine, à part ses polémiques avec les autres musiciens, n’est plus d’actualité.

Malheur aux congolais parce que la rumba perd sa saveur et devient orpheline de père et de mère.

Onassis Mutombo

* Ngbandi : tribu se trouvant dans la province de l’Équateur dans son ancienne configuration.

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