Goma : « Dis-moi », Voldie Mapenzi et Pac Mesrimes brisent le tabou pour chanter « sexualité »

Sorti depuis la fin du mois de mai dernier, le clip vidéo de la chanson «Dis moi», qui a réuni deux funambules de la musique gomatracienne Pac Mesrimes et Voldie Mapenzi, défraie la chronique et va dans un bel envol en ce qui concerne le nombre des vues sur YouTube. 

Après écoute chacun en tire la conclusion à sa manière car abordant un sujet tabou dans la communauté congolaise, la sexualité. Ce présentateur du journal rappé et cette chanteuse de charme ont décidé de se lier pour briser les stéréotypes évoquant la problématique de la sexualité des amoureux. « En RDC, parler de la sexualité est très rare. N’eût été les quelques émissions télévisées et radiodiffusées sur la question, on aurait pu dire qu’il n’y a que les conjoints qui s’entretiennent sur la sexualité », pense un observateur de la société. Et d’indiquer que l’attachement des congolais aux valeurs morales fait qu’il est difficile de voir des personnes âgées discuter de la sexualité avec des jeunes qui sont les plus souvent victimes du manque d’informations sûres en la matière.

« Je pense que c’est une chanson qui aborde un thème jusque-là un peu tabou qu’est la sexualité » déclare Pac Mesrimes dans un entretien exclusif accordé à arts.cd. « Cette sexualité est perçue d’une manière différente. cette différence est plus axée sur le doute et sur la perception de chacun des membres d’un couple par rapport à la sexualité », poursuit-il.

La compréhension est relative selon ce rappeur : « Tout le monde la comprend différemment. Voilà pourquoi je vous proposerais de l’écouter et d’en tirer les conclusions », souligne Pac Mesrimes.

C’est pendant l’adolescence que beaucoup de jeunes garçons et filles effectuent leurs premiers pas en amour. Evidemment, c’est la source d’inspiration aussi pour ce rappeur Pac. « De façon personnelle, c’est qui m’a inspiré à écrire cette chanson, c’est le quotidien et mon parcours, genre tout ce que j’ai eu à rencontrer dans mes relations amoureuses, surtout dans mon adolescence », martèle-t-il.

Le message que Pac et la Diva Voldie voulaient lancer à leur communauté est « que le doute sur toutes les relations existe et persistera toujours, mais c’est peut être cette incertitude que l’on appelle l’amour ».

Discret sur ses projets, l’interprète de « Goma bonne musique » a travaillé sur un album qui reste, pour l’instant, dans le frigo. « Les projets après ici sont un peu flou mais je me concentre déjà sur mon album qui sort dans les mois à venir », murmure-t-il. Pour l’instant, continue Mesrimes, je ne préfère pas en dire grand-chose, juste, qu’il sera un album qui touche tous les aspects de notre vie quotidienne. Ce sera un mélange entre le Pac conscient, le Pac amoureux et le Pac un peu fou avec beaucoup d’influence congolaise, surtout et africaine.

Notons que depuis l’apparition de la Covid 19, Pac Mesrimes a créé un concept, encore nouveau dans l’industrie musicale congolaise, le « Journal rappé », dans lequel il présente hebdomadairement la situation de la pandémie en Afrique sous forme d’un journal télévisé fait en rap. Le vendredi 5 juin prochain, il sera avec, encore une fois, Voldie Mapenzi et le danseur Faraja Batumike dans un live Facebook organisé par l’institut français de Goma.

David Kasi

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