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Festival Amani : la 8eme édition, « la plus belle », débute timidement

Ce vendredi 4 février, enfin, les mélomanes congolais ont assisté au lancement de la huitième édition du Festival Amani, qui se tient à Goma, Est de RDC. Cette  » belle  » édition intervient après le report, puis l’annulation en 2021 de suite aux contraintes liées au coronavirus. Cette fois, ni l’état de siège, ni la covid, ne pourront pas empêcher aux congolais de danser et chanter pour la paix jusqu’au 6 février prochain. Zoom sur la première journée.

C’est en tout cas une bonne nouvelle pour les artistes et population de la région de Grands Lacs : après un Black Out d’une édition suite au Covid 19 et l’instauration de l’état de siège au Nord Kivu, le temps est enfin revenu pour les festivaliers, venus de différents coins du monde, de vivre 3 jours riches en danses, musiques, ambiance fraternelle…et surtout de partage.

Cette édition, la huitième, est spéciale pour deux raisons : c’est la première de toutes les éditions à se dérouler à la périphérie située au sud ouest de Goma, à Kituku, au village Ihusi. Les autres éditions se tenaient au collège Mwanga, en plein centre ville de Goma. L’autre raison est que, après que la Rumba soit inscrite au patrimoine immatériel de l’Unesco, la programmation de ce numéro 8 s’est focalisée sur cette discipline.

En début d’après-midi de ce vendredi, c’est la Fanfare du Kivu qui a donné le ton aux festivaliers, qui n’étaient pas encore nombreux à ce site spacieux, verdoyant et qui se situe à quelques mètres près du lac Kivu. Cette fanfare, qui a sillonné le site accompagné des applaudissements, est la résultante de deux semaines de résidence mêlant civils, policiers et militaires autour de mortal Combo pour ainsi livrer une prestation variée à la trompette. C’est ensuite que W Malick a ouvert le rideau de la grande scène en offrant un spectacle enrichissante mêlant traditionnelle et chant.

Le ballet intercommunautaire pour la cohésion des peuples de la sous région de grands lacs est venu s’inscrire dans l’un de buts de cette messe culturelle en Afrique Centrale.  » C’est l’une des meilleures activités du festival…Le ballet communautaire est un grand message qui ne dit rien d’autre que l’unité et la richesse dans la diversité de nos origines « , a d’ailleurs partagé un des festivaliers. Afande Ready, artiste musicien venu de la ville de Bukavu, a emballé. De  » Natafuta Maisha  » à  » Taux mbaya  » en passant par  » This is how we do « , le rappeur congolais a prouvé qu’il est encore l’une des figures de proue de la musique urbaine à l’est de la RDC.

 » Tuna geukiya nyuma  » ( On se tourne de l’autre côté), la phrase mythique de Chico Iceberg, une de voix officielles du festival, ne cessait de conduire les participants. Et oui, ils se sont tournés au centre du site. Là, ce sont les membres de la Streets Dancers Compagny qui les attendaient. Ils ont surpris le public par leur performance symbolisée par une cohésion scénique hors pair.

Accalmie au festival. On se tend en ingurgitant les verres de bières ou de la soda ou encore en bouffant les saucisses, brochettes et frittes faites maisons. Oui, le festival Amani c’est aussi l’exhibition de l’art culinaire congolais et de l’entrepreuneriat local. Quelques temps après, Chico prend le mic. Le public connaît l’artiste suivant. Le MC, accompagné d’une dame, fait durer le secret de polichinelle. Le très attendu est dans les vestiaires, construit tout juste derrière la scène principale. Ses accompagneurs montent. Dans les coulisses, sa voix résonne  » Bonsoir Goma « . C’est l’artiste Mohombi. Le chanteur de 35 ans, en communion avec les festivaliers, a par la suite interprété ses tubes les plus retentissants mais aussi il a fait passer le message de paix et de cohabitation pacifique, avec au passage, un tire exclusivement réservé aux congolais.

La pluie gâche la fête…

Cette fois, pas les danseurs mais de tambourins qui ont pris le relais. Encore, le public a formé un cercle et a écouté les coups de mains de ces jeunes gomatraciens sur les tambours en bois. Suite à une pluie, le musicien brazzavillois Roga Roga et son groupe  » Extra Musica  » n’ont interprété qu’une poignée de chansons prévues, le public fuyant cherchait où se mettre à l’abri…clap de la fin timide pour cette première journée marquée aussi par la présence du ministre congolais de la communication, Patrick Muyaya, et de la ministre de la culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha.

David Kasi/Nord-Kivu

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