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Découverte/Goma : Baptista Kawa, un danseur discipliné

Physique imposant, cheveux crépus, peau claire, Baptista Kawa est un jeune danseur de 22 ans qui impose sa façon de faire sur scène. Ne passant pas inaperçu dans sa ville natale, Goma, Kawa a fait ses premiers pas dans ce métier au sein du groupe Young Boys jusqu’à convaincre Street Dance de l’enrôler dans leur écurie.

Baptista Kawa, dans ses performances ph. Tiers



Né le 11 novembre 1997, Baptista, étant le fils ainé d’une famille de 6 enfants, n’a pas connu une enfance facile, tout comme les autres enfants de son entourage.  Récupéré par sa grand-mère après le divorce de ses parents, celui-ci a eu du mal à altérer sa scolarité et son rêve de devenir un danseur : « c’était difficile pour moi de marier la danse à ma vie scolaire. J’étudiais l’après-midi et je faisais la répétition en même temps, ce qui m’a plus  poussé à faire l’école buissonnière. Après avoir remarqué le mauvais chemin dans lequel je m’embarquais, j’ai donc décidé de m’inscrire à une nouvelle école dé vocation d’avant-midi», se souvient-il.

De Young Boys au Street Dance

En 2011, avec les jeunes de son quartier, ils forment Super Boys, un groupe de danse qui va lui permettre d’exploiter à fond ses capacités en danse après qu’il intègre, une année plus tard, le célèbre Street Dance de Goma. « En faisant du jogging un certain dimanche, j’ai rencontré les jeunes de Street en train de faire du Freestyles. Apres avoir aussi presté dans la foulée, Meshack, l’un des leurs, m’a repéré et m’a recruté dans ce groupe », une ouverture qui va l’aider à vivre avec la crème importante des danseurs du Nord-Kivu.

Faisant du Break Dance, Kawa a eu du mal à l’associé avec la chorégraphie du groupe, situation qui va l’obliger à enchainer des répétitions en solo pour l’adaptation. « C’est la répétition qui m’a le plus aidé à faire de la chorégraphie à l’époque » confie-t-il à arts.cd

Dévouement payant

Obligé d’accepter sa vie de danseur, il participe dans plusieurs festivals et compétitions dans les pays étrangers comme au pays. Au Battle for Hope du Rwanda, il remporte le All style Battle en 2020, au Goma Danse Festival de 2017 et 2018, il gagne haut les mains le Hip-hop Battle Champions. En Ouganda, au célèbre Batalo Dance Festival, on lui adjugea le Hip-hop Battle Champions à deux reprises, 2017-2019, avant qu’il récidive au même festival dans la catégorie de Krump Battle Champions en 2017 et 2018.

« J’ai beaucoup d’inspirations. Les autres peuvent m’inspirer au style mais c’est à moi de développer à ma façon. Je n’aime pas être Inspiré au niveau du monde occidental, j’aime les danseurs africains comme Meschack Lusolo de Goma et un autre de l’Ouganda Faizo. Ils ont vraiment un niveau supérieur au mien » dit-il concernant ses inspirations. Pour cette année 2020, ce danseur qui a  B-boy comme style de prédilection, prévoit faire une pièce de danse en solo pour la première fois dans sa carrière.

Vidéaste en formation, il considère la danse comme un travail qui le fait vivre : « Pour moi, la danse est un travail comme tous les autres travailleurs  qui se lèvent tôt le matin et se disent je pars au bureau », souligne-t-il  avant de conclure par ce conseil à tous les enfants qui rêvent de devenir danseur professionnel. «  je dis souvent qu’il faut Aimer ce qu’on fait. Surtout que on ne sait jamais dans la vie. Aussi, le respect de ce qu’on fait . La danse sans discipline est vaine. C’est ce qui fait ma force, la discipline », conclut ce danseur congolais.

David Kasi/Goma


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