Serial entrepreneur et président du Conseil d’administration de la Clique Music Group, Djo Moupondo est un nom qu’on ne présente plus dans le secteur des Industries culturelles et créatives en République Démocratique du Congo. Son engagement et son sens de créativité ont fait de lui une marque déposée. Dans cette page « Bilan & perspectives », il revient sur l’année 2020 et propose, cependant, une sensibilisation des congolais à l’achat des œuvres artistiques.
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Quels sont les événements culturels qui ont marqué l’année 2020, selon vous ?
Dans le monde entier, il n y a pas d’événements précis mais je dois dire que je suis agréablement surpris de la créativité dans l’espace digital, grâce à cela, le monde a compris l’importance de la culture qui définit l’humain.
En RDC, le lancement de Muska (l’application) et de l’ADACO (Administration des Droits d’Auteurs au Congo), le Forum des culturels du CAC (Collectif des Artistes des culturels) et la Soirée des arts, Prix Lokumu Arts.cd ont été des moments forts qui montrent enfin un espoir d’union pour faire avancer la culture congolaise.
Quelles ont été les difficultés pour l’année qui s’achève dans le secteur culturel ?
DM: En RDC, les difficultés sont les mêmes que les années précédentes renforcées, cette fois-ci, par les restrictions d’organisation des événements. La RDC n’a pas la culture de soutien et d’achats des œuvres. Ce qui fait que le pouvoir d’achat du secteur est faible. Les budgets de sponsoring, l’accompagnement des privés et la coopération ont baissé sensiblement. Et, on ne peut compter sur aucun accompagnement de l’Etat congolais. Donc, c’est une vraie bataille.
Pour le reste, le fait que nos artistes (qui font en moyenne 2 à 300 dates par an) n’aient pas pu tourner a été une grande difficulté. Aussi, la production musicale a eu un gros coup.
Que proposez-vous pour l’année 2021 dans votre secteur ?
DM: Innover pour survivre. Sensibiliser les congolais à l’achat des œuvres de nos artistes pour que ces derniers puissent vivre de leurs créations. Si non, nous allons massacrer ce secteur, qui déjà, meurt à petit feu.
Qu’attendez-vous du nouveau gouvernement dans votre secteur ?
Pas grand-chose, vu le budget alloué à la culture en RDC. Par contre, je crois aux actions qui sont communément menées par les collectifs culturels et différentes associations. J’espère donc que le gouvernement congolais appuiera les réformes positives proposées dans le secteur culturel telles que la libéralisation de la collecte des droits d’auteurs, la mise en place d’une politique culturelle qui prend en compte non seulement la promotion, le statut de l’artiste, un fond social mais aussi l’accompagnement de la jeunesse et l’instauration de l’enseignement de la culture dans le programme de l’éducation nationale.
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